Fascisme et Monarchie - Joseph Mérel
Essai de conciliation du point de vue catholique
S’il est un domaine de la conscience planétaire sur lequel se réalise le consensus, de l’extrême gauche à la démocratie chrétienne, c’est bien celui de poursuivre d’une haine inextinguible les idées qui inspirèrent la croisade des fascismes. Il n’est pas jusqu’aux écoles de pensée résistant encore au “politiquement correct” (traditionalisme catholique, royalisme maurrassien, légitimisme) qui ne condamnent avec la dernière violence le corpus doctrinal des grands vaincus de 1945 : déterminisme naturaliste, matérialisme biologique, panthéisme, gnosticisme, immanentisme subjectiviste, destruction de la famille, offenses à la dignité de la personne et à son Créateur, hypertrophie de l’État, tels sont, parmi d’autres, les griefs qu’on leur fait, assortis d’injures et d’accusations controuvées. Il n’est pas étonnant que la progéniture idéologique de 1789 ait besoin de réactualiser sans cesse un mal absolu hypostasié, afin de réussir négativement l’unité que ses délires ne peuvent positivement lui valoir.
Il est plus singulier de constater que les tenants de l’extrême droite traditionnelle, aussi divisés aujourd’hui qu’à l’époque de leur prospérité, acceptent sans vergogne le rôle de censeurs supplétifs de la Bête immonde alors que cette dernière, seule, eût pu prévenir le déclin rédhibitoire de leurs principes et de leurs espérances. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (peut-on, au reste, parler de “fin” ?), on a quand même connu, aussi courageux que rares, quelques plaidoyers fascistes d’inspiration philosophique différente de celle de leurs adversaires droitiers. L’originalité du présent ouvrage est de s’alimenter aux principes mêmes, catholiques et intellectualistes, au nom desquels la Droite a coutume d’anathématiser le fascisme. L’Antifascisme vertueux des traditionalistes bien-pensants se révèle être — horresco referens — le fourrier de la démocratie chrétienne. La croisade des fascismes fut l’expression, à la fois interrompue et en partie dévoyée, de ce dont la Monarchie aurait eu besoin pour ne point sombrer. Plus que de la malignité des méchants, l’ordre européen d’Ancien Régime est mort de son inachèvement doctrinal, c’est-à-dire de ses contradictions non surmontées. Plus qu’à l’hostilité féroce de la Subversion, le fascisme doit son échec à la pusillanimité, à l’indécision, à l’hostilité molle des conservateurs qui, par ces travers, préparèrent leur propre liquidation. Telle est la thèse ici développée, dans une argumentation plus doctrinale qu’historique. Aussi longtemps qu’une telle thèse n’aura pas été digérée par la Droite de conviction, aucune tentative politique d’enrayement de la décadence européenne ne parviendra à ses fins. |
Intervention de Joseph Mérel dans le Libre Journal de Serge de Beketch du 30 mai 2001 :
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Titre : Fascisme et Monarchie
Sous-titre : Essai de conciliation du point de vue catholique Auteur : Joseph Mérel Préface : Claude Rousseau Langue : français Taille : 15,2 x 22,9 cm |
Pages : 300
Couverture : souple Pelliculage : brillant ISBN : 978-0-9933993-7-4 Date de publication : mai 2018 Prix : 22 €, 34 CAD |
DU MÊME AUTEUR : Pour une contre-révolution révolutionnaire, Désir et Dieu & organicité politique, Paganisme versus catholicisme, Comme un agneau muet..., Politique et Religion, Immanence et Transcendance (sous le nom de Stepinac), Serviam (essai), Le Fascisme et les Catholiques (postface)
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